Écrit par Charlotte Henry, Talent Management Intern
Comment réussir le retour en présentiel ? Comment réintégrer en douceur les collaborateurs ? Comment les reconnecter à la raison d’être de l’entreprise ? Comment redévelopper les relations sociales internes ? Quelles responsabilités de la direction, des managers ? Ce sont les questions qui agitent le monde des ressources humaines (et pas seulement) et auxquelles ont tenté de répondre les invités de l’émission « Les acteurs de l’éco » de LN24.
Les invités du débat de l’émission du 27 février 2022 étaient des acteurs des ressources humaines. Nous retrouvions Sébastien Cobut, Country Manager Talogy Belgique et Luxembourg, consultant RH spécialisé en talent et en leadership, Maud Larochette, CFO et HR Director chez N-Side, Annick Vandenbulcke, Managing Director chez Colliers et François Torche, CEO de Clue points.
« Le Grand Bouleversement »
Le débat faisait suite à la présentation des résultats d’une étude réalisée par Manpower qui avait identifié ce qu’ils appellent le « Grand Bouleversement » du monde du travail. En effet, environ 45% des personnes interrogées souhaitent, suite à la pandémie, choisir leurs horaires de travail et 40% veulent des horaires variables de semaine en semaine, et ainsi pouvoir choisir leurs jours de distanciel et de présentiel.
Les invités du débat se sont tous rejoints pour dire qu’ils observaient ce « Grand Bouleversement » dans leurs entreprises respectives. La question : « Pourquoi faire revenir les employés au bureau ? » a été soulevée pour lancer le débat. Selon Sébastien Cobut, cette question du distanciel et du présentiel « est d’abord une question de sens mais aussi une question de moyens », et plus précisément « comment veut-on créer de la valeur ? Où crée-t-on de la valeur en travaillant en solo ? Et où crée-t-on de la valeur en travaillant en équipe ? ». Il a expliqué que selon lui, il y a trois types de tâches : « des tâches de concentration, des tâches de coordination et des tâches de coopération. Les deux premières se font facilement à distance, la dernière, selon moi, se fait en présentiel. » Ces trois types de tâches amènent à un besoin d’hybridation des modes de travail. L’hybridation pose des questions, d’ordre pratique, différentes de celles du retour en présentiel. Elle implique de s’assurer que tous les collaborateurs puissent participer convenablement et que ceux qui travaillent à distance ne soit pas défavorisés voire oubliés.
« Il y a autant de réalités que d’entreprises » (Sébastien Cobut)
La question n’était donc pas « Quand revient-on ? » mais plutôt « Comment ? ». Les invités se sont accordés sur le fait qu’une différenciation basée sur les fonctions et sur les équipes est nécessaire. Une même règle pour tous, sans la prise en compte des particularités liées à la fonction de chacun, aux missions des différentes équipes ou encore à la dynamique de chaque entreprise n’aurait pas de sens. Par ailleurs, Sébastien Cobut a observé dans sa pratique une grande différence de dynamique en fonction de la taille de l’entreprise. Il a également expliqué que la mission de Talogy est d’aider les entreprises « à comprendre ce que sont les drivers de leurs équipes : qu’est-ce qui leur donne de l’énergie ? (…) Et en fonction de ça, que peut-on construire ensemble ? »
Comment les managers peuvent-ils accompagner les collaborateurs travaillant en distanciel ? Pour répondre à cette question, Talogy a mis au point un modèle de compétences visant à décrire les éléments clés à prendre en compte lorsqu’on accompagne une personne pour qu’elle puisse travailler à distance de manière efficace et épanouie. Les compétences requises pour télétravailler dans les meilleures conditions peuvent être classées dans trois grands domaines : l’Agilité, l’Accomplissement et l’Appartenance. Les collaborateurs et les managers en télétravail doivent développer ces mêmes domaines de compétences, mais avec des comportements attendus différents. Le guide « Télétravail : Comment recruter, développer et manager des collaborateurs » explore ces compétences clés.
Et donc, le retour au bureau ?
La solution unique n’existe pas. La décision doit se faire en concertation avec tous les collaborateurs concernés. Pour Sébastien Cobut « ce n’est pas la responsabilité d’une des parties mais c’est une responsabilité collective. Il faut créer de l’espace commun en impliquant les managers et les collaborateurs. »
Imposer une stratégie de retour aux employés ne semble pas réaliste, il vaut mieux engager la concertation et identifier le « pourquoi » il est important et bénéfique pour toutes les parties de se retrouver partiellement dans les locaux de l’entreprises. Bien entendu, le retour en présentiel à 100% est inconcevable (pour autant que la fonction le permette). Revenir totalement aux modes de fonctionnement pré-covid n’est pas envisageable et ne sera probablement pas accepté par tous les collaborateurs.
Le retour en présentiel étant un défi inédit, la solution ne coule pas de source. Mais les maîtres mots seront : écoute, concertation et collaboration.